
Quand on s'intéresse techniquement à son entraînement, il est toujours intéressant de faire un bilan en fin de saison sur la période écoulée afin d'organiser la saison à venir, reproduire ce qui a fonctionner ou au contraire, éviter de reproduire les mêmes erreurs...
En 2016, après une phase de surentrainement durant l'hiver, j'avais continué de m'entraîner en essayant de gérer la fatigue mais en supprimant toutes les courses ou presque... J'avais uniquement conservé deux ultra-trails au début et à la fin de l'été comme "objectifs de l'année". Au final, la saison a été calamiteuse et s'est soldée par deux abandons sur deux ultras...
En 2017, ne voulant reproduire les mêmes erreurs, j'avais opté pour une organisation radicalement différente de mon entraînement. Au programme :
- - Beaucoup de courses, parfois regroupées, comme par exemple l'enchainement : Trail de l'Escalo / Trail de la Sainte-Victoire / Trail de Signes sur trois week-ends consécutifs de fin mars à mi avril.
- Beaucoup de récupération entre les courses.
- Des entraînements moins nombreux.
- Plus de séances de qualités, moins de sorties longues (ce qui peut paraitre paradoxal quand on fait des ultras...)
- - Nombre de séances d'entrainement : 124 / 121
- Nombre de courses (y compris celles abandonnées) : 8 / 15
- Distance totale (entraînement + course) : 1700 km (1400 + 300) / 2100km (1470 + 630)
- Dénivelé total (entraînement + course) : 56500m D+ (38500 + 18000) / 70500m D+ (36500 + 34000)
- Nombre de semaines d'arrêts pour fatigue ou blessures : 13 / 4
- - La charge d'entraînement a assez peu variée entre 2016 et 2017 (nombre de séances, distance, dénivelé). Ce qui permet d'encaisser progressivement l'augmentation du volume de course et d'améliorer la récupération.
- Mais cette charge d'entraînement a été répartie sur neuf semaines supplémentaires (près de deux mois !) ce qui diminue d'autant la charge moyenne hebdomadaire... c'est loin d'être négligeable.
- J'ai doublé le nombre de courses tant en nombre, qu'en distance et en dénivelé.
On remarque trois périodes durant l'année 2017 :
- le premier semestre est relativement chargé et permet d'accumuler un volume d'entraînement conséquent pour arriver aux objectifs de la mi-année (deux ultras en juin et août)
- le mois d'août a été compliqué (période spider-man...) avec un arrêt complet de plus de deux semaines et un fort allègement obligatoire pour pouvoir arriver jusqu'à la CCC début septembre (puis une coupure de deux semaines derrière).
- Le second semestre de l'année est plus chaotique, fatigue oblige, et il s'agissait plutôt de gérer l'état physique que de développer des aptitudes avec un tête l'objectif de finir le Challenge des Trails de Provence court (cumuler six trails courts) et long (cumuler quatre trails longs).
Augmenter le volume de courses n'est pas sans danger. Il doit être progressif et il faut nécessairement être à l'écoute de son corps durant l'année pour ne pas faire n'importe quoi et être capable de s'arrêter si nécessaire. Depuis mes débuts en trail en 2010, j'ai augmenté le nombre de courses et leur distance progressivement. Quand j'augmentais franchement le cumul de kilomètres, j'ai toujours fait attention de respecter une période de deux à trois ans durant laquelle je stabilisais l'augmentation pour que le corps s'habitue à ce volume. Vous verrez sur le graphique ci-dessous trois périodes :
- - 2010/2013 où j'ai découvert le trail,
- 2014/2016 où j'ai basculé sur des distances plus longues,
- 2017 et le prévisionnel de 2018 avec plusieurs ultra-trails par an.
- 1. Se fixer des objectifs
2. Définir la méthode par laquelle on va y arriver
3. S'écouter et être capable de ralentir quand la fatigue devient trop importante
J'ai aussi pris conscience que, malgré toute l'attention qu'on peut porter à son entrainement, une saison ne peut durer douze mois... il me parait difficile de tenir plus huit mois sans coupure et encore, il faut pour cela être très organisé dans le suivi de son entraînement... exception faite de certaines personnes qui arrivent à courir tout le temps sans se reposer (et dont je ne fais pas partie

Il vaut mieux arriver sur un course reposé avec moins de kilomètres dans les jambes que fatigué en ayant fait tout le programme d'entraînement initialement prévu... Pour ceux qui se fixent une ou plusieurs courses comme objectif de l'année, n'oubliez jamais que l'objectif est la course... pas les entraînements.
N'hésitez pas à partager le déroulement de votre saison et vos expériences de 2017 (même sans graphique

Pour ceux qui n'aiment pas les chiffres, il ne vous reste plus qu'à mettre vos chaussures et à aller gambader...
